
JENNY HOLZER
Du 30 juin au 14 novembre 2010
Depuis plus de trente ans, l’œuvre de Jenny Holzer apparie texte et installation en vue de scruter des réalités personnelles et sociales. Dans la présente exposition, centrée sur son travail du milieu des années 1990 jusqu’à présent, Holzer fusionne discours politique et beauté des formes.

For Chicago, 2007
11 electronic signs with amber diodes
2.33 x 327.04 x 577.68 in.; 5.9 x 830.6 x 1,467.3 cm.
Installation: Jenny Holzer: PROTECT PROTECT, Museum of Contemporary Art (MCA), Chicago, 2008
Text (pictured): Arno, 1996
© [date of publication] Jenny Holzer, member Artists Rights Society (ARS),
NY.Photo: Attilio Maranzano
En utilisant le langage comme son médium principal — imprimé sur des affiches ou sur des T-shirts, ou défilant sur des écrans DEL (diodes électroluminescentes) —, l’art textuel de Jenny Holzer diffuse un éventail d’opinions et de voix, tout en s’intéressant à l’interaction entre le public et le privé. Exposée aussi bien dans les musées qu’anonymement dans l’espace public, son œuvre est aussi diffusée sous la forme dématérialisée, d’une sombre majesté, de projections nocturnes contre des bâtiments ou dans la nature, par exemple sur les vagues de l’océan.
Jenny Holzer joue en partie l’oracle, en partie la provocatrice — d’où le regardeur doit distinguer le sérieux du futile. Ses textes incisifs et prémonitoires, qui sont des condensés filtrés ou distillés à base de culture au sens large, témoignent des bouleversements sociaux et des conflits interpersonnels, du corps politique et du corps, tout en révélant impitoyablement les machinations du complexe militaire/commercial/du divertissement.
Cette analyse se poursuit avec la présentation, à DHC/ART, d’œuvres DEL récentes et de sérigraphies sur toiles inspirées de documents déclassifiés sur l’invasion de l’Iraq menée par les États-Unis. Utilisant des transcriptions de débats à la chambre aussi bien que des témoignages de militaires américains et de détenus des prisons américaines, l’exposition présente des tableaux Rédaction qui réfèrent à des documents gouvernementaux que les censeurs ont partiellement ou totalement caviardés — « rédigés » —, parce que leur contenu était considéré comme trop délicat pour une diffusion publique.
Reposant à plat sur le sol d’une grande salle et rassemblant tous les écrits de Jenny Holzer, la très grande œuvre DEL For Chicago — une installation immersive éblouissante faite uniquement de lignes parallèles d’éclairages intermittents qui font défiler continûment des textes — est peut-être la pièce maîtresse de l’exposition. De façon plus sobre, mais non moins forte, des ossements humains sont disposés comme des artefacts et spécimens sur les deux Lustmord Tables, avec textes gravés détaillant le viol et le meurtre de femmes selon les points de vue de la victime, du coupable et du témoin.
Jenny Holzer (1950) a créé un important corpus d’œuvres originales, pertinentes, narratives et expérimentales traitant avec constance de problèmes difficiles. Née à Gallipolis, en Ohio, elle vit et travaille présentement à Hoosick, dans l’État de New York. Diplômée de la RISD (Rhode Island School of Design), elle a ensuite participé au Whitney Museum Independent Study Program. Elle a été la première femme à représenter les États-Unis à la Biennale de Venise, où elle a remporté un Lion d’or. Son œuvre fait partie des collections de grands musées partout dans le monde.
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For more than thirty years, Jenny Holzer's work has paired text and installation to examine personal and social realities. In this exhibition, which centers on her work from the mid-1990s to the present, Holzer fuses political comment with formal beauty.
Using language as her principal medium – either printed on posters and T-shirts or scrolling on LED (light-emitting-diode) displays – Jenny Holzer's text-based art provides a range of opinions and voices while addressing the interplay between the public and the private. Appearing in both museum exhibitions and more anonymously in the public realm, her work is also presented as dematerialized and somberly majestic nighttime projections on buildings and in natural settings, including crashing ocean waves.
Part oracle and part provocateur, the viewer must sort the profound from the prattle in Jenny Holzer's texts. Her incisive and premonitory pronouncements, which are condensed, filtered or distilled from the culture at large, bear witness to social and interpersonal conflict, the body politic and the body, while relentlessly exposing the machinations of the military/commercial/entertainment complex.
Her analysis continues in the presentation at DHC/ART with recent LED works and silkscreen paintings based on declassified US documents and the US-led invasion of Iraq. Using transcripts of policy debates, as well as testimonies of American soldiers and detainees in US custody, the exhibition features Redaction paintings, which refer to documents government censors have partially or totally blacked out – redacted – because the subject matter was deemed too sensitive for public consumption.
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